MOCK CV

Comme je ne joue plus le jeu académique depuis une quinzaine d’années, je n’ai pas de c.v. sous la main, mais je vous envoie la quatrième de couverture de mon dernier ouvrage paru, La dernière mort de Socrate (aux Editions des Belles Lettres, comme tous mes livres).

 

   Daniel S. MILO, père de deux filles et philosophe, enseigne à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales depuis 1988, pourtant il n’est reconnu par aucun des corps de métier auxquels il a prétendu un jour appartenir.

   Historien, on a volontiers publié de lui une vingtaine d’articles (entre autres sur les peintres français des années 1650-1750, dans la Revue française de sociologie, et sur l’espace juif, « Introduction » à l’Atlas historique du peuple juif, mais aussi dans les Annales, dans les Lieux de mémoire, enfin, il a trop écrit), et même un livre, Trahir le temps (histoire) ; mais un manifeste appelant à faire exploser la discipline, « La gaie histoire », suivi d’un ouvrage collectif sous sa direction, Alter histoire : Essais d’histoire expérimentale, ont scellé son sort.

   Il revient alors à ses premiers amours, en écrivant des poèmes philosophiques en prose. Les trois volets de la trilogie, Clefs, Pour Narcisse. Essai de l’amour impartial, et Héros & cobayes – passent sous un silence de plomb.

   Il se lance alors dans le théâtre. Ses spectacles : Un Tiers de Hamlet (au Théâtre national d’Israël), Une leçon de violence (deux comédiens et un philosophes interprètent Shakespeare et sa propre philosophie), La Mégère pour deux (adaptation pour deux comédiens, les mêmes, du Taming of the Shrew). Ils meurent aussitôt nés.

   Une incursion en vidéo-art, « Entre divan et plafond » (un hommage à Oblomov et à Blaise Pascal), se révèle elle aussi être une voie sans issue, qu’il poursuit néanmoins avec deux nouveaux films : « Grand-père, qu’as-tu fait l’été 2002 » (un clip éthique sur Israël) et « La Faim comme art » (un hommage à Kafka).

   Entre-temps il publie une pièce de théâtre, La dernière mort de Socrate, qui mobilise Platon, Xénophon, Aristophane et sa propre pensée… Mêmes causes, mêmes effets.

   Non content de tous ces fiascos, il est en train d’écrire un roman de science-fiction, Les Porteurs de cerveau. Le hold-up aura-t-il enfin lieu ?

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